[Les fonds de tiroir] Cartographie des Nuages

Vous allez finir par en avoir marre. Chaque fois que je poste quelque-chose ici, c’est pour vous parler d’un truc bizarre et prise de tête. Je suis désolée. J’adore les prises de tête, c’est plus fort que moi. Il doit y avoir un truc dans mes vies antérieures.
 
 
Ouais bon je suis désolée, mon intro était nulle parce que je suis la seule à comprendre. Mais au moins ça vous met dans le bain, parce que comprendre ce film, ça demande un énorme effort. Et il est probable que vous ayez besoin de le voir deux fois. Ou, comme moi, d’avoir une amie qui a lu le livre à côté.
 
Enfin donc. Cloud Atlas est un film réalisé par Lana et Andy Wachowski et Tom Tykwer, et rien que ça c’est comme si on me mettait une tablette de chocolat sous le nez ; déjà parce qu’ils ont UN PEU fait Matrix et Speed Racer pour les deux premiers, et Le Parfum et Cours, Lola, Cours pour l’autre, mais aussi parce que les photos de promo sont EPIQUES.
 
 
Et je pourrais aussi parler du casting, mais comme vous avez pu le constater, il est un peu trop consistant pour s’y attarder sans faire quatre pages. Donc à la place, je vais vous expliquer que le film est une adaptation du roman Cartographie des Nuages de David Mitchell sorti en 2004, et quand je dis un roman, je devrais plutôt dire 6 histoires imbriquées l'une dans l'autre. Imbriquées, oui.
La linéarité c’est pour les tapettes.
 
Donc, je vais vous demander de vous accrocher un peu, mais maintenant, nous allons embarquer joyeusement tous ensemble vers la plus belle histoire qui ait jamais été racontée.
 
 
 
Evidemment, il m’est encore une fois difficile de raconter sans vous gâcher la surprise. Mais je peux vous donner des pistes :
 
Le récit commence dans le Pacifique en 1849 et s’achève avec une étrange civilisation du futur, où certains vivent dans des maisons de paille pendant que d’autres maîtrisent une technologie très avancée. Entre les deux, on traverse l’espace et le temps d’une façon pas si chaotique, pour suivre l’histoire de personnes qui ne se connaissent pas, mais qui sont toutes connectées, par un moyen où un autre, et par les évènements qui se produisent autour d’eux, qui trouvent leurs causes dans les époques précédentes et leurs conséquences dans celles qui les suivent.
 
Par le journal inachevé d’un gentilhomme voyageant en bateau pour transmettre un traité d’esclavage, mais qui se lie d’amitié avec un esclave.
Par une œuvre musicale maudite que mentionnent les vieilles lettres d’un amant perdu, récupérées auprès d’un vieil homme juste avant son assassinat.
Par le récit des aventures d’une journaliste indépendante, embarquée malgré elle dans une conspiration entre deux géants de l’énergie.
Par l’adaptation au cinéma des aventures d’un éditeur un peu cinglé, cherchant à échapper à la maison de retraite dans laquelle il a été enfermé par erreur.
Par les paroles d’une jeune fille sans histoire, qui de rebelle est devenue divinité pour un peuple qu’on n’instruit plus.
Et par la tâche de naissance, en forme d’étoile filante, partagées par des personnes qui n’ont rien en commun, sinon d’être nées à différentes époques, et de transmettre un héritage dont elles n’ont pas conscience.
 
 
Ce n’est pas de la science-fiction, même si ça y ressemble. C’est philosophique mais ça ne cherche pas à donner une leçon ou même une réflexion. C’est juste une jolie histoire. Mais résumer cela à une histoire d’amour serait un peu trop faible. Ce n’est pas l’histoire de deux personnes qui s’aiment. C’est l’histoire de deux personnes liées mais maudites, séparées et réunies à travers l’espace et le temps, de façon souvent malheureuse, et qui ne cessent de se chercher et de se courir après, jusqu’à pouvoir se retrouver.
 
 
Et c’est horriblement TRISTE. Du début à la fin, je n’ai fait qu’osciller entre bonheur inquiet et frustration extrême, à murmurer « non non non non non » à mon écran d’un ton plaintif. Chaque fois qu’on m’apportait un indice pour comprendre l’intrigue, chaque fois qu’un nouveau lien se faisait, je plongeais encore plus dans le désespoir et dans l’admiration sans bornes pour ce film entier.
 
Parce que ce film est Magnifique. D’un bout à l’autre. Même en sachant que je ne suis pas capable d’être objective sur la qualité technique vu que mon engouement pour l’histoire m’a fait dédaigner la recherche des points négatifs, ce film est superbe. Les lumières sont magnifiques, les plans sont magnifiques, les acteurs sont GENIAUX. Chaque acteur joue plusieurs rôles, dans les différentes histoires, et parfois on ne les reconnaît même pas (sauf Tom Hanks haha) ; les maquillages sont incroyables, les costumes sont incroyables, tout est un orgasme visuel. Et quand vous ajoutez à ça une bande son exceptionnelle, et une histoire aussi belle… vous obtenez une œuvre d’art.
 
Voilà. Dans deux cent ans, je voudrais que ce film se trouve dans un musée. Je voudrais qu'il soit vu par tout le monde et qu'il devienne un symbole pour l'humanité. Et j'exagère à peine.
 
Ce film, c’est de la poésie pour les images.

Alors regardez-le. S'il vous plait.