Je hais les réseaux sociaux

Ça fait déjà deux-trois ans que ça me prend la tête, faut que ça sorte. Permettez moi de résumer ceci de façon simple et concise

LES RÉSEAUX SOCIAUX CA PUE LA MERDE.

Voilà.

Détaillons tout de même.

C'est sommes toutes un effet assez récent. Il y a cinq ans, on parlait dans les médias du phénomène "Facebook". Au départ la nouvelle coqueluche des adolescents, qui un à un désertaient leurs skyblogs et adresses MSN pour tous se réunir dans ce nouvel espace. L'originalité d'alors consistait à écrire son nom et prénom réels, au lieu d'opter pour un obscur pseudonyme.
Cela facilitait ainsi les recherches d'amis. La jeune fille timide amoureuse du beau gosse de la classe n'avait ainsi qu'à taper son nom sur facebook pour tenter une approche moins directe.
Ça a dégénéré quand tout le monde a fini par s'y mettre. Votre sœur, votre oncle, votre grand mère, votre père... Tout le monde je vous dit.

Petit à petit, les gens sont devenus complètement fadas du "social link" et n'en démordront jamais. Tout le monde s'endette pour acheter un quelconque téléphone portable que l'on qualifie d'intelligent, frappé d'une pomme, d'un ovale bleu, ou du nom d'une baie noire pour les moins fortunés (Ou raisonnables, question de point de vue).

Les gens ne considèrent pas ça comme un petit plus agréable comme l'étaient les adresses MSN ou les forums en leur temps, mais réellement comme un besoin. Ils sont désemparés si leur téléphone ne capte plus la 3G. Si la batterie de l'engin vient à se vider trop tôt, c'est une catastrophe. S'ils l'ont oublié à la maison le matin en partant bosser, c'est carrément l'apocalypse.

Mais je me pose une question. En quoi est-il indispensable d'être joignable tout le temps, n'importe où, même aux chiottes ou dans la douche? Je ne comprends pas. L'explosion du online social a complètement déshumanisé les rapports sociaux.

Avant, quand nous nous ennuyions à attendre le train sur le quai de gare, nous engagions une conversation quelconque avec nos compagnons d'infortune, en blâmant ces "feignasses de la SNCF" ou autres. Discussions creuses, mais restant un rapport réel, qui occupaient le temps d'une attente. Maintenant, les gens se vissent le téléphone à la main, et n'en décrocheraient pour rien au monde. Pourquoi s'obstiner à parler à longueur de journée avec des personnes qu'on peut voir?
Combien de lycéens vois-je à la sortie des cours, immédiatement dégainer le téléphone pour pouvoir continuer à parler aux gens qu'ils ont vus toute la journée! Si cela se résumait à quelques échanges, je le comprendrais volontiers. Mais pour beaucoup, c'est jusqu'à l'heure du coucher qu'ils échangent!
Je ne comprends pas. Il y a un temps pour tout.

Quand on a quelque chose à dire à quelqu'un en particulier, on ne prend plus la peine de se fixer un rendez-vous, on balance négligemment un SMS sans soin.
En soirée, on ne prend plus plaisir à être avec les gens qui nous entourent, mais on garde le portable à la main, pour parler à des gens qui ne sont pas là, sans profiter de ceux qui sont bel et bien là.
On ne passe plus de moments conviviaux à jouer en multijoueur dans la même pièce, on se contente de rester chacun chez soi à jouer en ligne.

Pire, ces pratiques sont encouragées. Le "social link" est devenu envahissant sur nos consoles.

Les gens ont besoin de dire à tout le monde, à n'importe quel heure et à qui veut l'entendre ce qu'ils font là, maintenant. Ce qu'ils ont bouffé à midi. La forme de leur caca. Ou que sais-je encore.

Pourquoi ils font ça? Pourquoi s'obstinent-il à rester dans leur cercle d'amis virtuel, en oubliant les gens qui les entourent, ou sans même prendre la peine de se voir, parce que de toutes façons "pourquoi se faire chier à se déplacer, on a facebook, non mais allô koi"

En réalité, ces réseaux sociaux isolent. Ils isolent terriblement. Les gens ne sont plus ouverts au monde qui les entoure.
Ils ne connaissent plus le bonheur qu'il y a de retrouver quelqu'un qui nous a terriblement manqué.
Les personnes avec le yeux vissés sur leur écran donnent plus l'impression d'être isolées du monde qui les entourent, plutôt que d'être sociables.

Je trouve ça terriblement triste.

J'approuve et je désapprouve à la fois ce post.

J'approuve dans le sens où il est vrai que les gens se collent souvent à leurs réseaux sociaux, à un tel point d'en devenir totalement "abrutis" par ceux-ci. (Je pense à un type à mon IUT qui on a dit "Avant l'internet n'existait pas, hein." Réponse directe et sincère:"Comment on allait sur Facebook alors?")

J'approuve aussi sur le fait que ça devienne un besoin, plus qu'un outil. Quand j'ai vu le jour où Facebook a crashé, mes news de n'importe quel site faisait référence à ça en première page... Quand un crash d'un serveur entier de communication prime par rapport à des rapports sur des morts de famine... Je pense qu'on peut se poser des questions.

Par contre, je ne suis pas du tout d'accord pour la partie sur le "Y'a les réseaux sociaux, donc on n'a pas besoin de se parler en face."

Ici, le blâme n'est pas à porter sur le réseau social en lui-même, mais la manière dont les gens d'aujourd'hui l'utilisent. Car en effet, le réseau social permet certes de discuter avec les gens, mais en aucun cas il ne supprime le fait qu'il soit plus agréable de discuter en tête à tête. Avoir un réseau social ne m'a jamais empêché de dire "Oh, tiens, j'ai un truc à te montrer, je/tu peux passer?"

Surtout que pour les personnes timides, c'est surtout un plus pour pouvoir s'avancer. IRL, je suis timide as fuck, je ne parle pas beaucoup tant que c'est pas une conversation/débat intéressant ou qu'on ne me parle pas. Là, je peux discuter assez facilement, je peux vous suivre un débat assez intéressant, tout en restant normal.

Ensuite, les personnes qui restent sur leur téléphone au lieu d'être avec les autres, je ne peux que les comprendre. Imaginez que votre meilleur ami soit maintenant à 300km de chez vous et ne reviendra pas avant un long moment, et que vous êtes coincés avec une bande de pleutres qui vous en mettent plein la gueule tout le long de la journée. Croyez-moi que vous êtes heureux de l'avoir, ce téléphone, au point de ne plus pouvoir le lâcher.

Par contre, je suis bien d'accord, c'est un peu ridicule d'envoyer des SMS nonstop à des amis qu'on voit tout le temps. Les SMS pour eux doivent se limiter à "J'ai un truc à te dire, on peut se voir, là?" et si ce n'est pas possible, d'un "Bon, tant pis, je te le dirais plus tard/demain/whatever" ou du message si ce n'est vraiment pas possible autrement. D'autant plus que c'est sacrément rude pour eux de rester devant eux à taper sur votre téléphone. Surtout si c'est pour parler à une personne qui se trouve dans le même bâtiment ou la même infrastructure que vous. A la limite c'est compréhensible si vous essayez de le rallier au groupe, mais de discuter avec lui sans y penser est vraiment rude de votre part.

Après, il y a aussi les messages utiles, et le reste. Une réunion pour une prochaine compétition ou un message d'amour a quand même bien plus de valeur qu'un "Tu sais hier j'ai vu un canard à trois pattes". Après, il faut savoir faire le tri de ce qu'il faut dire par SMS ou ce qu'il faut dire de vive voix. Et pour ça, les seuls à blâmer, ne sont pas les réseaux sociaux, mais bien les gens qui les utilisent. Car un réseau social ne pense pas pour nous. Un réseau social est là pour nous connecter ensemble... Sauf que certaines personnes apparemment sont assez idiotes pour ne pas s'en apercevoir (je ne vise absolument personne ici (et pour une fois, c'est vrai ;w; )).

Pour conclure tout ça, vous l'avez bien compris, ma position c'est "Le réseau social peut être un outil pratique, mais la majorité de la génération actuelle est suffisamment conne pour ne pas voir son but premier. D'autant plus que sa présence seule suffit à abrutir les masses, du fait de sa mauvaise utilisation."

Voilà, c'est à peu près tout \o/

EDIT: OH NON. J'AI OUBLIE LE PLUS IMPORTANT (mais aussi comme ça avait peu de rapport avec ma ligne de logique, bah c'est en aparté).

> Les réseaux sociaux n'ont pas vraiment grand chose à faire sur les consoles. Enfin, si, mais si c'est pour pourrir la qualité des jeux pour primer un aspect totalement dispensable, c'est un grand NON. Je refuse de voir la qualité des jeux diminuer encore plus pour que le petit joueur du dimanche vienne se vanter d'avoir fait un triple kill sur Call of Darty. Certes, un jeu c'est plus amusant en multi ou entre amis, mais si c'est pour nous forcer un idéal pour détruire littéralement le but premier de la console, c'est NON.

Je suis anti-réseaux sociaux, clairement. Je suis de l'avis de Cellyra mais je comprends le point de vue de Maki. Sauf que ça devient comme quand on a inventer la division de la journée en 24h : au départ pour s'aider à repérer, ce sont maintenant elles qui rythment notre vie (je parle dans la société occidentale). Les réseaux sociaux "sont faits pour nous connecter à la base, pouvoir parler même si on est éloignés" (j'y reviendrai après), mais maintenant c'est devenu une norme de communication et de diffusion de l'information. et ça, NON !

Et puis merde, que des actions soient visibles par tout le monde, ça empêche l'intimité. Et comme les gens sont trop cons, et bah ils n'ont plus assez (voire du tout) d'intimité, et ça c'est très très mauvais.

Par contre je trouve que vous oubliez le plus important :

Makimoke a écrit:Un réseau social est là pour nous connecter ensemble...

Non, non, et NON ! Saviez que le sens qu'on attribue à "réseau social" (le fait de vous connecter à des amis d'amis via publication, etc...) exclue Facebook ? En effet sur Facebook, vos actions, infos et publications n'apparaissent pas sur le mur de ces amis d'amis. Belle arnaque hein ?
Facebook, c'est une entreprise. C'est fait pour rapporter des thunes. Pour chopper toutes vos infos personnelles possibles, afin de les revendre aux plus offrants. Facebook, c'est extrêmement vicieux. C'est une forme d'esclavagisme. Oui je déconne pas. C'est une dictature : on vous bourre le crâne pour que vous ayez foi dans ce concept, et après on vous exploite. Et en plus vous faites de la pub.
Les gens sont demandeurs de cet exclavigisme. Ca me terrifie personnellement.

Waffy a écrit:Et puis merde, que des actions soient visibles par tout le monde, ça empêche l'intimité. Et comme les gens sont trop cons, et bah ils n'ont plus assez (voire du tout) d'intimité, et ça c'est très très mauvais.

Je suis extrêmement d'accord avec ça.

Ce que les gens font sur leur Facebook, le fait qu'ils aient envie de manifester tout ce qu'ils font, libre à eux, c'est pas tellement mon problème. Je suis plus du genre à regarder les gens qu'à émettre un jugement sur leurs pratiques.

Par contre, j'ai une grosse dent contre les réseaux sociaux parce que c'est invasif.

Déjà Facebook tout seul, y a de quoi râler. Tous les deux mois il vient me rappeler que je n'ai pas mis "toutes mes informations à jour" alors que si j'ai pas envie de dire dans quelle école maternelle je suis allée, c'est mon affaire. Des fois j'ai envie de mettre un nom à la con pour rigoler une soirée mais je suis obligée de ruser parce qu'on m'interdit de mettre quelque-chose qui ne ressemble pas à un vrai prénom (je vous assure, me renommer Misha Collins a fonctionné, par contre Maire de Boîteville, il a jamais voulu, good job Facebook). Mais le truc c'est qu'il n'y a pas que Facebook qui fait chier.

Youtube arrête pas de me demander si je veux pas m'identitifer sous mon vrai nom plutôt que sous un pseudonyme "parce que les gens pourront vous retrouver !", Google me propose toujours de m'identifier un peu partout avec mon compte +, et puis bordel de merde, NON, j'ai pas envie de lier mon compte Facebook à toutes mes autres identités sur le net !

Plus ça va et plus j'ai l'impression que ça devient difficile de garder un semblant d'anonymat, et ça, je trouve ça triste pour ne pas dire toxique.

Je comprends que les gens aient envie de tout partager avec les personnes qu'ils connaissent, à la limite. D'une manière générale, les gens n'aiment pas être seuls, et Facebook ça permet d'être toujours lié à d'autres, même tout seul dans sa chambre. Ca n'empêche pas que je vois souvent passer des messages qui demandent à la volée qui est partant pour un ciné/un restau/une sortie quelconque, ou que je vois s'organiser des événements avec plus de facilités qu'à cette époque pas si lointaine où pour sortir à plus de quatre il fallait appeler tout le monde un par un et ça prenait la soirée entière. Et le jour où je me suis retrouvée seule dans mon appart et que j'ai fait une crise de panique, moi aussi j'étais contente d'avoir des amis, virtuels ou non, avec qui parler même à distance.

Mais j'ai vraiment un problème avec le fait qu'il ne soit plus possible d'y échapper si tu as envie.

Honnêtement, on va pas mentir : dans la vraie vie j'ai pas d'amis et si je reste tellement sur Internet c'est parce que c'est plus facile pour moi de parler avec des gens quand je donne pas mon nom. Alors je trouve ça très désagréable de voir que c'est de moins en moins possible.

*soupir*

J'ai commencé à taper ma réponse. Et puis j'avais déjà fait une page sous open office que j'avais pas encore fini mon introduction.
Comme je l'ai déjà dit à certains, ce sujet tombe pile poil sur un sujet que je veux traiter, à propos de différents aspects d'internet. sans trop savoir encore où ça va me mener, ça serait une étude sur A propos de l'internet, ses enjeux, et les changements dans les relations sociales qu'il a induit. Evidemment que je me dois de parler de réseaux sociaux, dans mon analyse.

C'est quelque chose qui me tient à coeur, et un sujet aussi énorme que passionnant. J'ai gardé mon brouillon de réponse comme ébauche de travail.

Il me faut cependant réponse brièvement à ce topic, car il est vraiment important pour moi de dire que je vous comprends, et que je suis d'accord avec vous tous. Quand j'ai commencé ma première réponse, j'avais un élan d'empathie fort, parce que la solitude, c'est un fléau, et ça tue. D'ailleurs j'suis toujours plein d'empathie, en fait. :V

Pour ce qui est des réseaux sociaux, il y a les problèmes d'intimité et de stalk qui vont de paire, mais il y a aussi un aspect très narcissique que vous n'avez pas encore abordé, je trouve.
Vous n'êtes pas sans savoir que l'une des premières recherches faites sur vous quand vous postulez quelque part, c'est la recherche facebook.
Dans une page facebook "officielle" (c'est à dire sérieuse), on cherche à montrer combien on est parfait aux yeux de tout le monde. C'est exactement comme en société ; on a plus le droit d'être faible, attristé, dépressif, d'avoir des défauts; sinon on est repoussant, on a pas l'aspect lisse que la société voudrait qu'on ai. Ces exigences qu'on s'impose déjà dans notre vie courante, il faudrait en plus se les imposer quand on a la liberté de gueuler à la face du monde tout ce qu'on pense, simplement pour éviter de faire "tâche". Un coup de gueule pareil, tu peux pas le poster sur un facebook visible par tout le monde. Cette ultra connexion a ramené les exigences de la société dans l'espace de liberté totale qu'est internet, et ça c'est moche.

Alors évidemment, là c'était que facebook. Mais puisque la mode est à la connexion de tous les profils ("liez votre compte Messenger à Skype et gardez contact avec vos amis"), ca donne vraiment l'impression qu'on ne peut plus être "anonymous" sur internet.
Moi je veux mon usage libre. Je ne veux pas de la pollution du social dans mes activités. Si j'ai quelque chose à faire partager avec des gens, je le ferais à ma manière, sans avoir besoin de cliquer sur un bouton share pour envoyer mes données "à la volée, pour qui voudra les voir". Plus encore, je veux être sur l'internet pour fuir la putain de vie IRL que j'ai. Et on me la renvoie dans la tronche TOUT LE TEMPS en me demandant mon identité.
MERDE.

Je pense qu'on est en train de perdre le pari de l'internet. On est en train de s'enfermer tout seul dans des systèmes qui nous bouffent, et qui coupent libre court aux libertés. Encore quelques années, et on aura des lois pour censurer l'internet. A ce moment là ça sera vraiment fini.

Donc il faut bouger, parce que l'internet ne se défendra pas tout seul. Voilà. D:

Et vous aurez tout ça de manière plus détaillée, construite et complète dans un pavé. Juré. D:

Koten a écrit:Dans une page facebook "officielle" (c'est à dire sérieuse), on cherche à montrer combien on est parfait aux yeux de tout le monde. C'est exactement comme en société ; on a plus le droit d'être faible, attristé, dépressif, d'avoir des défauts; sinon on est repoussant, on a pas l'aspect lisse que la société voudrait qu'on ai. Ces exigences qu'on s'impose déjà dans notre vie courante, il faudrait en plus se les imposer quand on a la liberté de gueuler à la face du monde tout ce qu'on pense, simplement pour éviter de faire "tâche". Un coup de gueule pareil, tu peux pas le poster sur un facebook visible par tout le monde. Cette ultra connexion a ramené les exigences de la société dans l'espace de liberté totale qu'est internet, et ça c'est moche.

C'est exactement ce que je voulais dire mais je n'avais pas trouvé les mots. Merci.

J'aimerais bien poster mon avis là-dessus, c'est un sujet que j'aime bien. Et bizarrement, je vais être un peu la partie adverse, parce que pour le coup, j'aime bien les réseaux sociaux. Enfin, pas tous.

Concernant Facebook, j'en suis un grand adepte. Si je dois compter les gens qui comptent pour moi, je dois avoir 50% IRL et 50% sur Internet. j'essaye de développer un maximum mes contacts IRL, c'est pour ça que je sors de plus en plus, que je fais de plus en plus de rencontres et tout. Mine de rien, Facebook m'a beaucoup aidé, et sans ça je sais pas comment j'aurais évolué. J'aurais même plutôt stagné. puisqu'en effet, le voir de vouloir mélanger informations personnelles et online bah ça m'a permis de m'ouvrir. Mon compte facebook, c'est moi. C'est vraiment moi. C'est un mélange entre le moi IRL et le moi sur Internet. Parce que ouais, je suis pas forcément le même. Et mon compte Facebook, vu qu'il mélange les deux univers, il me représente à 100%.
Je fais des études de communication, et même si 90% du temps j'fais du bullshit, j'utilise le social à longueur de journée, et c'est pas pour me déplaire. J'aime ça. L'anonymat c'est quelque chose de vraiment dangereux pour moi, parce que là dedans on a aucune reconnaissance. Et sans reconnaissance, pas de construction de soi.
Par contre Twitter je prout dessus parce que la limite de caractère c'est juste une insulte à la langue française.

Facebook prend des informations personnelles ? Franchement, je m'en contrefous. Les informations personnelles j'en donne tous les jours à plein de monde. Quand je dépose un CV pour un job dans un super marché, je dépose des informations personnelles. Quand je parle avec quelqu'un dans un bar pour tuer le temps, je donne des informations personnelles. Quand je marche dans la rue, je donne des informations sur mon physique, sur mes goûts vestimentaires. Il faut arrêter de voir la donation d'informations comme un mal absolu et un viol de conscience. L'intimité à son paroxysme c'est la déstructuration de soi, c'est le repli total. Enfin il faut être logique un minimum si je veux de l'intimité je reste dans mon lit, je vais pas sur Internet. C'est quand même dingue de penser qu'Internet doit rester une bulle intime alors que l'utilisation première et basique d'Internet c'est la connectivité entre les gens, soit l'inverse de l'intimité. Et pour moi, Facebook c'est le prolongement de cette utilité. La première chose qu'on te demande, c'est de "retrouver des amis".
J'ai pas envie d'avoir une identité secrète, putain. J'ai pas envie d'être un pion, un putain de PNJ. J'ai envie d'être quelqu'un. J'ai envie d'être reconnaissable et pas d'être une masse qui finalement n'obtient jamais rien. J'aime Internet parce que c'est là que se trouve la plus grande concentration de création, et c'est là où j'ai fait mes plus belles rencontres, mais je ne veux pas être anonyme. Dans ma vision des choses, être anonyme c'est être silencieux, dans le fond, seul sur une chaise. J'ai envie de profiter de ma vie, et d'exister. Facebook m'a apporté la base de tout ça.

S'il y a des gosses de 12 ans émos qui utilisent leur Blackberry à longueur de journée, c'est pas mon problème, c'est celui de leur parent.

Je comprends tout à fait ton point de vue Screw, mais pour le faire avec moins de poésie, j'ai pas envie que les gens risquent, par association de sites et de comptes, de tomber sur mon tumblr où je poste du porno gay. /D

Pour moi l'anonymat ne veut pas dire que tu es réduit au silence, alors c'est pas tant le problème d'être connu ou reconnu en tant qu'acteur de quelque-chose. C'est juste que, déjà dans la "vraie vie", tu peux pas t'exposer comme t'en as envie. Même avec des centres d'intérêt parfaitement sains, t'as l'air bizarre s'ils ne sont pas partagés par le commun des mortels. Et comme l'a dit Koten, tu peux pas gueuler sur les gens, tu peux pas te montrer désagréable même quand tu n'aimes pas la personne... alors il faut un endroit, un moment, où tu peux te retrouver seul pour exprimer ce que tu retiens d'habitude.
Internet, dans la façon dont il s'est développé, offre une marge de manœuvre extrêmement large pour ça. Tes passions et tes humeurs passagères, tu peux les y exprimer sans risques. Même si la personne à qui tu parles est susceptible de te juger pour ce que tu dis, son jugement ne peut pas te causer de tort. Mais si on commence à savoir que c'est toi, il faut que tu commences à te retenir aussi sur Internet, pour éviter que ce que tu dis ne te soit renvoyé un jour. Et du coup, elle est où la communication ? Il est où l'échange entre les gens ?

Je suis pas du genre à aimer la conversation pour rien. Ça me dérange pas de parler pendant des heures à quelqu'un sans savoir son nom, son âge, toute sa petite enfance, si on a un sujet de discussion qui nous passionne tous les deux. Au mieux j'aime bien demander aux gens ce qu'ils font comme travail ou comme études pour pouvoir cerner leur esprit. Mais j'aime les esprits, pas les noms, pas les jolis vêtements que tu mets pour m'impressionner. Alors pourquoi est-ce que je devrais m'embarrasser de ces détails sur Internet ? Pourquoi est-ce qu'on essaie de me faire croire que c'est mieux si je mentionne toutes mes infos, si je mets une vraie photo de moi en avatar ?

Ce qui me plait sur Internet c'est cette absence de personne, justement. On touche directement à l'esprit, sans se soucier de son propriétaire. Ce qui me plait c'est de pouvoir parler de n'importe quoi, à n'importe qui. De trucs pas nets, peut-être, mais aussi de tout ce que le monde extérieur considère comme trop bizarre ou trop compliqué pour être intéressant, alors que ça l'est pour moi.

Alors être connu et reconnu et poster un lien vers mes dessins sur Facebook pour recevoir des compliments gratuits, okay. Mais que mon apparence de gentille fille s'expose donc sur Facebook, et laissez-moi le reste d'Internet pour être bizarre si je veux.

Maintenant, je discuterais bien avec toi de tout ce que tu as dit et des bonnes choses qu'on peut tirer des réseaux sociaux, et même de la notion ô combien floue et instable de l'anonymat sur Internet. Tout comme je parlerais bien avec Cellyra des gamins qui sont vissés à leur téléphone, parce que je pense qu'il y a des choses intéressantes à dire sur les gens à ce sujet. Mais j'avais besoin de poser ça pour de bon, d'abord.